Il était une fois l’Arctique…

FRANCE 3 – 110MN

L’Arctique fond. L’ours polaire se meurt. La banquise est sur le point de disparaitre. C’est triste, mais finalement, ce n’est qu’une question de point de vue car sous l’effet du réchauffement climatique, se révèlent désormais aux yeux du monde toutes les richesses de l’Océan Arctique : du pétrole, de l’or, des ressources halieutiques, de nouvelles routes marchandes… La ruée vers le Nord a commencé ! Mais le monde du Sud a un peu vite oublié qu’il y avait des hommes qui vivent tout là-haut. Ils sont Inuits, Nenets, ou encore Koriaks et à leur manière, ils courent aussi. Une course contre le temps et pour l’essentiel : chasser, manger, avancer, vivre ! Deux mondes tentent désormais de se côtoyer : celui des pionniers et celui des autochtones, celui de l’or noir et celui de l’ours blanc. Le réalisateur Christophe Cousin a accompagné le pas des hommes dans leurs ruées afin de nous dresser un portrait sans concession de l’Océan Arctique. Dans son film, quatre histoires d’hommes se répondent en échos, des chasseurs Inuits sur la banquise au rythme des traineaux à chiens ; 130 millionnaires chinois en croisière sur le plus gros brise-glace nucléaire du monde à destination du pole Nord géographique ; des Nenets et leurs milliers de rennes en transhumance au travers des gazoducs de la région du Yamal ; et l’armée canadienne dont l’opération Nunalivut vise à asseoir la suprématie du pays sur ses territoires les plus septentrionaux. Quatre histoires qui racontent les enjeux de l’Arctique de demain pour tenter de comprendre où va le monde. Chacun sa quête, son désarroi, et ses rêves. Au plus près des hommes, l’espoir en ligne de mire, malgré tout…

DIFFUSEURS
France 3, TV5 Monde
FORMAT
110 mn
ANNEE DE PRODUCTION
2014
PRODUCTEUR
Via Découvertes
Critique Télérama TT

La fonte des glaces ne fait pas que des malheureux. En se fendillant, l’Arctique semble s’ouvrir au monde. Le Grand Nord est ainsi devenu un étrange pôle d’attraction vers lequel se précipitent les géants du gaz russe comme les touristes chinois. Une terre de conquête que ce reportage décrit comme le carrefour de tous les antagonismes. D’un côté, Christophe Cousin filme (joliment) ce qui demeure de l’activité traditionnelle près du cercle polaire (chasseurs de phoques au Groenland, éleveurs de rennes dans la toundra). D’un autre, il observe les nouveaux arrivants, filmés comme des bêtes curieuses, sans que le commentaire ait besoin de souligner la critique.

On suit ainsi des militaires canadiens, d’une vulgarité abyssale, qui bâtissent des igloos et s’entraînent dans la neige sans trop savoir pourquoi. Mais aussi — et peut-être surtout — une centaine de millionnaires chinois en goguette sur un brise-glace nucléaire, se prenant en photo devant les ours polaires, exultant de voir (et de filmer avec leur tablette numérique) des pans de banquise s’effondrer sur leur passage.

Cette partie du film, féroce et glaçante, annonce ce qui ressemble à une lente agonie. « C’est le nouvel Ibiza », dit un touriste, heureux de faire un barbecue au pôle Nord. Plutôt que de parler de la montée des eaux liée au réchauffement climatique, ce très bon numéro de Thalassa innove en filmant la bêtise qui déborde. — Erwan Desplanques

Mon intention :
« …L’Arctique fond. L’ours polaire se meurt. Et déjà l’Homme voit sous la glace de l’or, du pétrole, des routes marchandes. Le Pôle Nord est aux avant-postes d’un monde qui change sous l’effet du réchauffement. J’ai voulu témoigner des bouleversements qui nous attendent, des contradictions de la nature humaine… »

Genèse du film

S’intéresser au monde en le regardant non plus depuis le méridien de Greenwich, la France bien au milieu… Mais depuis le Pôle Nord qui fond sous l’effet du réchauffement. Tel est le postulat de départ de ce film.

Conditions de tournage

-70°C avec le facteur vent sur les motoneiges des militaires canadiens… -45°C avec les Inuits sur la banquise au Groenland. Les températures furent extrêmes et les histoires humaines qui en découlèrent, de la même intensité.

Souvenirs...

L’arrivée au Pôle Nord est un moment mémorable de ce tournage. Atteindre en brise glace nucléaire l’un des points les plus sensibles du monde avec 130 millionnaires chinois à bord illustre parfaitement la folie des hommes…